Le Grand Artiste
Il me semble que nous passons presque tout notre temps à nous occuper des choses extérieures de la vie, et le reste du temps, dans les meilleurs cas nous le consacrons à étudier notre nature inférieure et à contrôler, perfectionner notre nature humaine. Peut être qu’avec la présence de la Mahashakti supramentale ici sur terre dans son atmosphère subtile il y a une nouvelle possibilité directe pour mener une vie spirituelle.
L’homme mental vit enfermé dans l’univers matériel comme si dans une prison petite ou large. Quelquefois il a une vague impression des autres mondes au-delà de cet univers matériel. Mais rarement il exerce son imagination. Dans la tradition spirituelle ancienne de l’Inde, l’étude de l’astronomie faisait partie de l’éducation spirituelle. Ce n’est pas un hasard que le monde moderne, presque tout le monde s’intéresse à la Nature. On remonte à l’origine de la vie, on plonge au cœur de l’atome, on s’élance dans l’infini du temps et de l’espace. Le mental de l’homme cherche à percer tous les mystères de notre existence. Partout il constate une organisation merveilleuse, une précision incroyable dans le microcosme aussi bien que dans cet univers matériel immensurable. Il est ravi de découvrir le processus secret de la Nature et l’applique où c’est possible.
Mais rarement ou presque jamais il ne pose la question – Qui est l’auteur, le Magicien de ce miracle de la manifestation immensurable, mirifique qui se déroule devant nos yeux ! Nous vivons entourés des mystères mais nous ne cherchons pas le Magicien, le Grand Artiste incomparable qui dessine sans repos sur l’écran mobile l’histoire du monde. Il y a eu des myriades et des myriades de terres, de soleils, de nébuleuses, d’êtres vivants et il y aurait encore des terres et des manifestations incalculables, des gloires et des splendeurs inimaginables. Où se cache l’Auteur, le Seigneur de l’arène, dans quelle grotte mystique, quel lotus fermé !!
Niranjan Guha Roy
Les raisons des difficultés sur le chemin
Il ne faut jamais avoir peur sur le chemin. Il faut se débarrasser même des bonnes suggestions venues de la sagesse humaine ainsi que de toutes les suggestions collectives de l’humanité et plonger avec courage dans le Divin. De très puissantes forces universelles gouvernent l’humanité par les formes les plus élevées éthiques, morales et religieuses. Elles nous empêchent d’approcher l’Éternel , l’Un qui est tout et au delà de tout. Ces forces aussi sont des formes de l’Éternel, elles existent encore pour mesurer notre force, examiner la sincérité de notre aspiration, pour tester notre mental, vital et corps, pour voir s’ils pourront supporter la descente de la divinité. D’une certaine manière elles préparent et forgent l’épée de Dieu, les cordes d’acier pour sa harpe. Une âme qui est destinée accueilles les difficultés afin d’ augmenter sa force, sagesse et capacité. Celui qui choisit un chemin facile n’ira nulle part et n’arrivera pas à grand chose. Quand l’âme est consciente elle choisit automatiquement des aventures difficiles, dangereuses et qui semblent même impossibles. Il ne faut pas demander un chemin facile pour nous ni pour les autres si nous leur voulons vraiment du bien. Les quelques êtres sélectionnés de par la nature même de la loi intérieure devront passer par le baptême du feu, devront faire face à des épreuves dont ils devront sortir victorieux. S’ils échouent ou plutôt s’ils tombent ils devront se relever encore et encore jusqu’à ce qu’ils puissent passer par les portes où les anges formidables choisissent ceux qui seront capables de contenir le feu mystique, la puissance de la lumière de la conscience divine.” L’âme ne peut pas être gagnée par les faibles” nous dit Sri Aurobindo
La souffrance spécialement la souffrance du corps est le pain quotidien qui sert de fouet pour nous faire progresser. Mais doit il en être toujours ainsi? Avec la venue de la Mère et de Sri Aurobindo sur la terre nous avons un autre aperçu, la vision d’une autre possibilité pour la vie humaine. Il existe maintenant sur terre une joie merveilleuse, puissante, un torrent, une tempête d’ananda divin. L’ expression d’une joie aussi pure et profonde que possible peut réellement soulager voire guérir la souffrance dans le mental, le vital et le corps.Si on peut lui donner une expression dynamique, elle deviendra un stimulant, une énergie intoxicante et divine qui aurait un impacte direct sur le corps et les cellules. La musique en particulier est un des meilleurs moyens pour déverser ces torrents de joie divine et la danse faite avec une attitude de révérence, beauté et aspiration peut aider le corps à contenir l’ananda divin.
Le divin veut que nous soyons toujours victorieux et la victoire sur la maladie et la souffrance est vraiment une victoire du Divin.
Niranjan Guha Roy
L'homme et l'évolution
L'homme vit dans l'illusion d'une existence individuelle et indépendante. Mais en réalité il est seulement une cellule, une particule, un grain de sable dans l'infinité de Dieu. Il vit dans l’illusion d’être le créateur, le responsable, d’être celui qui dirige le destin du monde. Avec les yeux bandés il tourne dans une danse perpétuelle. Fragile créature, son aveuglement l'emprisonne dans des pouvoirs imaginaires. La piqûre d'un moustique met fin à ses ambitions, à ses grands rêves, à sa course folle vers la gloire.
D’où lui vient donc cet orgueil démesuré? Quelque part à l’intérieur de lui, il sait qu'il est l’héritier du paradis. Fils du Roi il porte en lui même la certitude de son droit divin, de son immortalité naturelle.
Le monde est le corps de Dieu. Le Divin se cache dans chaque cellule , chaque particule de cet univers infini. Par étapes Il passe du feu origine à la terre verte. Du poisson il arrive après des millions de mutations vertigineuses à l'homme demi dieu hésitant, incertain. Il cherche, Il s'éveille, Il marche, Il s’arrête et repart encore. Il avance toujours. L'homme n'est pas sa dernière réalisation. Le corps humain est lourd, trop animal, trop opaque, fragile, non réceptif à la Force divine. Dieu suffoque dans le manteau de matière lourde qu'il porte. Il est comme un papillon à moitié formé qui frétille dans sa chrysalide avant d’apparaître dans la en pleine lumière sans masque ni déguisement. La chenille doit mourir pour que le papillon naisse.
Ici et là apparaissent quelques rares boutons de fleurs annonçant le printemps. Très bientôt la Mère-Nature parée de milliers d'étoiles, ivre de bonheur oubliera les longues nuits. La Mère Divine pourra alors remplir son panier de roses immortelles.
Niranjan Guha Roy
La Mère et la terre
Un regard de cristal
Pénètre dans tous les recoins de la terre
C'est la Mère qui nous regarde
Un souffle de roses parfumées
Remplit nos âmes,
C'est la Mère qui nous sourit
Une ondée de perles nacrées
Se déverse sur la terre
C'est la Mère qui nous bénit.
Des fleurs qui s'ouvrent au soleil
Des arbres qui s'élancent vers la lumière
Des regards qui reflètent le ciel,
C'est la terre qui prie,
C'est la terre qui remercie.
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