L’Un s’est divisé en fragments incalculables, multicolores.
L’Un s’est éloigné de Lui-même, de son unité indivisible, blanche,
De son ananda, de sa puissance, sa connaissance uniques absolus.
Chaque fragment pourtant contient l’Un caché, involué en Lui-même.
Plus l’Un s’éloigne de son unité primaire, plus Il aspire intensément
A rejoindre son origine, le paradis perdu, la béatitude.
Lentement mais sûrement il commence son ascension difficile,
Son escalade vers ses propres sommets, attiré par sa propre lumière
Caché dans les fragments, Il connaît le but, connaît le chemin du retour.
Les fragments affolés errent comme des bateaux sans gouvernail.
Le Seigneur qui habite chaque forme, chaque corps, sourit
Parce que c’est Lui qui tient la barre, mène chaque âme vers son Origine .
Plus on s’approche du soleil, de la lumière suprême,
plus l’on monte vers l’Unique,
Chaque fragment devient un soleil pareil à son Origine.
Des myriades de soleils dansent autour d’un centre unique,
Retrouvent leur unité infiniment enrichie, chacun est particulier,
Un rayon spécial de la lumière éternelle, pourtant inséparable
Des rayons incalculables tous liés par un seul battement de cœur.
L’Amour fracassé, dispersé, noirci, obscurci, perverti, sacrifié,
Resté à jamais pur, inaltérable, puissant, régénérateur,
Caché au fond des choses, ramène l’âme vers son Amant unique.
Que Ta volonté lumineuse, bienveillante, droite, sans déviation
Soit faite dans notre vie dans les moindres détails à tout moment,
Que notre don de soi devienne de plus en plus complet, plein de confiance.
Niranjan Guha Roy 1997