Il y a dans l’humanité un petit nombre d’êtres qui sont arrivés au développement maximum de leur évolution humaine et qui portent en eux un être psychique déjà bien formé, cristallisé. Ceux là sont prêts à tenter la transformation progressive de leur nature humaine en une nature divine. Ce processus de transformation tel que l’a découvert et décrit Sri Aurobindo est très long et difficile. Le but n’est pas de changer la société humaine ni d’imposer une domination spirituelle. Ces aspirants à la nouvelle conscience ne dérangent personne, ne convoitent rien de ce que possède les hommes. Cette nouvelle conscience gnostique est infiniment au dessus de la conscience humaine même la plus éclairée et ne peut pas être saisie par l’homme mental.
Il y aura pourtant un lien d’amour et d’affection qui existera entre ces êtres gnostiques et l’homme mental. La vie humaine telle qu’elle est une lutte perpétuelle tantôt claire, tantôt sombre. Les hommes souffrent bon gré mal gré, la coupe est pleine et déborde. L’être gnostique qui vit dans la béatitude de l’esprit immortel, dans la paix d’éternité et l’harmonie divine, dans un amour vaste, sans borne, impersonnel apporterait un souffle béni de paradis, un vent apaisant de l’au-delà, une caresse, une tendresse divine dans la tourmente obscure et douloureuse de la vie humaine. Il sera comme un vrai ami, un frère, un conseiller, le guérisseur de blessures profondes. Tout en étant au dessus de l’homme penseur, il embrassera toute l’humanité comme sa propre famille inséparable parce que partout, en chacun et tous, il rencontre la Mère, Vasudeva, le Bien Aimé , le Mystère éternel.
Ce nouvel être est conscient de la Présence divine dans son âme, dans son être psychique. Il vit dans l’éternité, conscient du Divin infiniment manifesté dans des dimensions incalculables. Pour lui le voile de la matière n’existe plus. Tout est le Divin qui est chacun et tous caché ou manifesté selon Sa Volonté. C’est une conscience d’unité absolue. Toutes les divisions crées par le mental disparaissent, le bien et le mal, le bonheur et le malheur, le vrai et le faux toutes les dualités, toutes les barrières qui séparent, coupent, délimitent l’espace et le temps s’évanouissent dans une splendeur glorieuse ineffable.
La Force du Suprême prépare les corps et le monde pour manifester le Divin transcendant dans le monde matériel progressivement, transforme cette coupe d’argile éphémère en un calice transparent pour contenir le soma, le Nectar de Béatitude.
N.Guha Roy 8 Mars 2000