Le Grand Mystère

La voix de l’Inde s’élève depuis l’aube de l’humanité :
Rappelez vous que vous êtes tous des enfants de la Félicité immortelle.
Il n’y a pas d’être si cruel, si monstrueux, même s’il est de pierre
Qui ne porte en son cœur profond la Divinité suprême.
Qui êtes vous sinon le grand Mystère incarné pour un instant
Une étincelle, un embryon prodigieux qui renferme un univers de merveille.
Vous êtes le rêve de Dieu, son corps encore opaque aux traits vagues.
Promesse d’une beauté sublime, d’une lumière authentique
D’une harmonie divine dans une forme éphémère, fragile.
Sa force transformatrice circule dans les fibres et les cellules de votre être
A travers des ages et prépare un corps digne de Dieu.
Un feu mystique œuvre sans relâche, pétrit la matière vivante
Et brûle les aspirants pour les rendre plastiques, légers, transparents.

O enfants de la félicité immortelle, vous ne savez pas ce que vous êtes,
Vous êtes nés, vous riez, luttez, aimez, pleurez traqués par la peur,
Hantés par l’inconnu et un beau jour vous partez, bon gré, mal gré.
Vous êtes la chenille clouée au sol qui abrite le papillon libre qui vole,
Des marionnettes inaptes, malheureuses, inconscientes, récalcitrantes
D’un destin bienveillant qui vous mène malgré vous vers la splendeur
Au sein de cette humanité sans foi, déboussolée, souffrante, harcelée.

O Toi qui habite tous les corps,
O Toi qui est l’âme et le corps des dieux à venir,
Force réalisatrice, félicité irrésistible,
Amour divin, protège nous de l’animal
O Douce Mère, libère nous du mensonge.
Que nous devenions pleinement conscients
De Ta Présence éternelle.

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Niranjan Guha Roy 1993