Sur le fond de l’éternité, le temps sans fin,
De l’espace incommensurable sans horizon,
Tout devient beau, merveilleux, fantastique.
Le moindre bouton de fleur est une révélation.
Chaque être une divinité, un dieu mystérieux,
Chaque visage un portrait instantané de l’Unique.
Chaque âme, un voyageur envoûté, immortel
Qui parcourt son trajet de délire, de félicité sans contrainte
Comme une comète lumineuse autour du Seigneur Suprême.
Tout passe sur un écran géant immuable à jamais.
Les heures filent à une vitesse vertigineuse,
La gare prévue est déjà loin derrière, oubliée.
Le passé s’efface comme la nuit devant l’aurore.
L’Avenir s’annonce soudain sans prologue, sans cérémonie.
Un épisode plein de surprises à couper le souffle.
Pas de repos, pas même le temps d’assimiler.
Et puis tout est loin derrière, les chagrins et les rires,
Les vivants périmés sont déjà enterrés.
Les nouveaux musiciens se délectent à chanter d’anciennes litanies.
Toujours en avant, sans arrêt, les splendeurs se succèdent.
O voyageur, aujourd’hui est mort pour toujours.
Réjouis toi de la vitesse enivrante, tiens bon la barre
A travers l’infinité bondée de trésors inestimables.
A chaque coin, partout tu rencontres le Magicien bienveillant,
Ta Bien Aimée aux mille facettes irrésistibles qui te taquine
Et t’entraîne à jouer avec Elle à cache-cache,
Folie délicieuse.
Niranjan Guha Roy 1997