L’homme vit dans l’illusion d’une existence individuelle et indépendante. Mais en réalité il est seulement une cellule, une particule, un grain de sable dans l’infinité de Dieu. Il vit dans l’illusion d’être le créateur, le responsable, d’être celui qui dirige le destin du monde. Avec les yeux bandés il tourne dans une danse perpétuelle. Fragile créature, son aveuglement l’emprisonne dans des pouvoirs imaginaires. La piqûre d’un moustique met fin à ses ambitions, à ses grands rêves, à sa course folle vers la gloire.
D’où lui vient donc cet orgueil démesuré? Quelque part à l’intérieur de lui, il sait qu’il est l’héritier du paradis. Fils du Roi il porte en lui même la certitude de son droit divin, de son immortalité naturelle.
Le monde est le corps de Dieu. Le Divin se cache dans chaque cellule , chaque particule de cet univers infini. Par étapes Il passe du feu origine à la terre verte. Du poisson il arrive après des millions de mutations vertigineuses à l’homme demi dieu hésitant, incertain. Il cherche, Il s’éveille, Il marche, Il s’arrête et repart encore. Il avance toujours. L’homme n’est pas sa dernière réalisation. Le corps humain est lourd, trop animal, trop opaque, fragile, non réceptif à la Force divine. Dieu suffoque dans le manteau de matière lourde qu’il porte. Il est comme un papillon à moitié formé qui frétille dans sa chrysalide avant d’apparaître dans la en pleine lumière sans masque ni déguisement. La chenille doit mourir pour que le papillon naisse.
Ici et là apparaissent quelques rares boutons de fleurs annonçant le printemps. Très bientôt la Mère-Nature parée de milliers d’étoiles, ivre de bonheur oubliera les longues nuits. La Mère Divine pourra alors remplir son panier de roses immortelles.
Niranjan Guha Roy